Un mois s'est écoulé depuis cette grande cérémonie annuelle où certains jettent encore leurs espoirs les plus fous et leurs résolutions les moins fermes dans des sujets de conversations aussi palpitant que la pluie et le beau temps mais dont la fréquence est, réjouissons-nous, moins élevée.
Peut importe dans quel pari existentiel stupide le nouvel an nous met, nous devrions pour une fois faire de la prévention contre les mésaventures où cela nous mène. Voyez-vous, moi aussi j'avais l'espoir en des jours meilleurs (!) moi aussi je croyais en... en... enfin peu importe. Je me suis laissé manipuler par les conseils sanitaires d'une bobotitude qui devrait pourtant nous mettre tous en garde. Mais non ! Non ! Tenter de préserver sa santé en ne buvant plus, en ne fumant plus et en mangeant mieux n'est pas une bonne idée.

Ce devoir confessionnel m'embarrasse beaucoup mais je me dois de mettre en garde l'humanité. Oui, il en va de trop grands intérêts. Voyez-vous... je suis d'une nature particulièrement fragile (système immunitaire de merde). Ce n'est pas seulement les allergies, les bronchites asthmatiques... ou l'asthme tout court... mais aussi une inaptitude à cicatriser normalement (ce que peut laisse une égratignure stagner pendant trois mois) et un code génétique prédisposé à développer différentes maladies qu'on ne souhaite qu'à ses pires ennemis, ne serait-ce que pour les examens de dépistage du cancer du colon. Bref, venons en au point...
Une personne bien intentionnée, surtout si elle se situe dans la mouvance actuelle de pensé, vous conseillera pour votre bien être et tout ce qui s'en suit de choisir vos aliments parmi les produits issus de l'agriculture biologique. Alors moi, désespérée comme je suis, j'ai fini par me laisser corrompre par la doctrine qui arrive à te faire acheter des tomates moisies plutôt que des tomates qui elles ont au moins l'air consommable. Pleine de bonne volonté je suis même partie chercher mon refuge, que dis-je, mon eldorado hippy dans les profondes forêts de nos campagnes perdues à l'Est... pour trouver le dernier vestige de l'alimentation paysanne, le Graal de la cuisine traditionnelle ! Et quoi de plus sûr en matière de produit du terroir je vous le demande, qu'un paysan breveté AB ?

Je suis donc partie chasser mon paysan. Ça n'a pas été facile croyez le bien ! J'ai d'abord airé dans les cultures de la Champagne-Ardenne, mais on n'y trouvait que des plombeurs de lapins... tous les vrais cultivateurs étaient partis en voyage aux seychelles, laissant la charge de la pousse des betteraves à de vulgaires employés. J'ai donc continué ma route, m'abreuvant à la rivière refroidissant la centrale de Nogent-sur-Seine, qui d'ailleurs rejoindrait bientôt la dite Seine (no wondering why people are keeped under close eye after escaping it) J'ai continué comme ça jusqu'à croire que je devrais faire demi tour pour aller trouver un bon vieux cultivateur de vignoble, ce qui m'embarrassait beaucoup car l'alcool est comme vous le savez très nocif pour la santé. Mais j'ai enfin trouvé mon paysan...
Le plus dur fut évidemment de rattraper toute la classe de découverte après avoir assommé le paysan. Je me suis bien entendu débarrassé des corps car il est bien connu que l'enfant n'est pas saint. J'ai donc dépecé le paysan pour porter sa peau et garder sa chaire pour m'alimenter durant ce premier mois de 2009. Sa graisse me permit de me faire un excellent stock de savon et son sang me donna l'occasion d'essayer la recette du boudin. Mais je dois dire que ce ne fut pas une grande réussite. Mais peut importe, car le plus réussi fut sans doute la soupe de thyroïde.

Et me voilà en moins de deux semaine, devant les détecteurs de radioactivité à les faire chanter. Alors bien sûr je ne me plains pas du troisième bras que j'ai gagné, non c'est pas mon genre de me plaindre, mais quand même... est-ce que je pouvais savoir que quand on disait qu'il fallait manger des produits du terroir on parlait de ces terrines de merde et pas des paysans intoxiqués par des années de manipulation de produits toxiques ? Est-ce que je pouvais savoir que le dit paysan avait bouffé des champignons radioactifs il y a plus de 15 ans ? Est-ce qu'il y a une pancarte à Nogent-sur-Fange qui dit qu'il faut réserver une chambre d'hôpital dès qu'on met un pied chez eux ? Non ! Certes j'avais des prédispositions ! Mais développer tout ça si vite... et je ne parle pas du nombre d'orteils que je n'ai toujours pas recensé ! Demandez-vous plutôt combien de temps cela prendra pour vous ! Alors faites attention les gens, faites attention... réservez au moins un coin de couloir dans votre hôpital le plus proche, avant que la mode ne file une conscience écologique aux fast-food de votre quartier, puisqu'il est désormais de notoriété publique qu'il faut réserver sa table d'examen trois mois à l'avance pour une crise cardiaque.

Béni soit le mac carton, et bonne année 2009 !

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