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Vendredi 8 janvier 2016 à 10:06

Des fois je me dis que je devrais faire une liste de tous les mots que je déteste. Quelqu'un a dit que les mots façonnent notre façon de penser, et j'ai tendance à le croire. Aussi je trouve dommage que la langue française n'a pas de genre neutre à part entière, ou que les anglophones utilisent le mot race pour désigner différentes ethnies humaines. Il n'y a pas si longtemps, Nadine Morano a dit que la France « est un pays de race blanche » donc en soit il n'y a pas que les anglophones qui laissent la porte ouverte au racisme pur et dur, offrant l'opportunité à quelques personnes d'argumenter que si on peut parler de races de chiens et de chevaux, pourquoi ne pourrions-nous pas parler de races d'humains ?

Toute expression héritée du 19e siècle devrait être remise en question. Donc, pour toutes les personnes s'étant déjà demandé d'où vient le terme caucasien : c'est simplement un terme inventé par un anthropologue de cette période (qui a vu fleurir tant de chartes racistes qu'elle ferait passer Eric Zemour pour un porte-parole du politiquement correcte). Selon cet anthropologue, la chaîne du caucase pourrait bien être le berceau de l'humanité. Qu'on se base toujours sur la classification de ce monsieur dans l'administration nord-américaine est plutôt... cocasse ? Enfin, on ne va pas fustiger d'avantage « cette immense fosse à merde qu'est l'Amérique. »

Parce qu'ici, ce n'est guère plus éclairé. Cela fait trois ans que je vois presque au quotidien comment ma belle-mère élève son fils cadet. A trois ans et demi ce gamin est un fanatique des trains, tramway, bus, motos, voitures, et j'en passe. C'est normal pour un petit garçon me direz-vous. Bien sûr, c'est facile quand à chaque fois que le môme a le malheur de vouloir jouer avec un truc girly, sa grande sœur lui dit de ne pas le toucher parce que c'est pour les filles, et qu'on trie les cadeaux pour ne pas lui donner les jouets pour fille. J'en ai touché un mot une fois à ma belle-mère, qui a prétexté que si elle retirait le journal pour enfant à destination des petites filles, c'était parce qu'il était pour les fillettes plus âgées que son fils. Bien sûr... parce que tous les enfants de trois ans et demi savent lire, cela va de soit. C'est sans doute pour ça qu'elle lui donne les autres magazines. Et si je fais remarquer - lors d'une conversation (que je n'ai pas démarré) sur les rôles traditionnels et l'éducation que devrait recevoir le gamin pour devenir un homme - que les petites voitures ne sont pas un truc ancestral avec lequel les petits garçons ont toujours joué, ma belle-sœur me répond que « bien-sûr, avant ils jouaient avec de la terre ! » Quelque part, je doute qu'en disant ça elle évoquait les petit animaux à roulette en céramique de l'antiquité grecque.

Bref, tout ça pour dire que la ségrégation sexiste ne rendra pas définitivement l'âme en 2016 et c'est pas la Saint-Sylvestre à Cologne qui nous a démontré qu'ethnophobie et sexisme sont des trucs du passé. De nos jours, le mot racisme est employé pour tout et n'importe quoi, s'économisant de toute pertinence constructive, et le mot féministe est devenu une insulte, un peu comme intello il y a plus d'un siècle. Comment est-ce qu'on peut faire avancer les choses dans des conditions pareilles ?
 


Publié dans Hémorroïdes

Lundi 22 juillet 2013 à 15:15

Choco Tutti, élu produit de l'année (Grand Prix Marketting Innovation 2013) "Tiens une nouvelle imitation de YES, testons ce truc !"

http://samantha.c4.cowblog.fr/images/photos/1001110.jpg
La blague, c'est que tous les six gâteaux sont encore dans la boîte. Que ce soit en longueur ou en largeur l'emballage est surdimensionné. Et en plus, c'est même pas bon.

Par contre je n'ai toujours pas compris où était l'innovation marketting.

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Vendredi 7 juin 2013 à 14:50

Il fut un moment pendant lequel on a cru que les égyptiens se déplaçaient comme des crabes. Selon la même objectivité archéologique, peut-on croire que des femmes se promenaient vraiment la poitrine au vent durant l'antiquité au nord comme au sud de la Méditerranée ?
Bien sûr que non, malheureux ! N'importe quel œil un tant soit peu clairvoyant reconnaitra que les individus ayant témoigné de ces époques ne voyaient jamais plus de chaire que strictement nécessaire. La preuve en est que tous les sculpteurs antiques n'ont dû avoir qu'un seul modèle dans toute leur carrière. Mention toute particulière aux peintres du moyen-âge qui ont battu des records dans la représentation aveugle du corps humain. Un peu comme leur médecine. Mais malgré tout nous avons cru, bêtement qui plus est, qu'il est naturel (probablement à cause de philosophes aux idées douteuses) d'évoluer en se parant de nudité. N'importe quoi ! Heureusement qu'un rappel à l'ordre se fait sentir de nos jours. Souvenez vous de la tragédie, quand dans les années soixante des provocatrices brûlaient leurs soutien-gorges. Souvenez vous il y a vingt ans quand on voyait des corps nus partout aux grandes heures de diffusion et qu'on n'y voyait aucun mal. Souvenez vous je vous dis ! Oui, voilà, rappelez vous de la manifestation du monstre à deux têtes, libéré à mesure que l'épiderme reste à l'air libre, réveillé par le soleil. Qui sait de quoi peut-il être capable... La civilisation humaine œuvre depuis des siècles et des siècles pour contenir la Bête, alors ne laissons pas quelques allumées des mamelons ruiner l'humanité.

Quoi, vous avez cru que les seins étaient cachés parce qu'ils sont obscènes ? Allons, allons... dès qu'on prend l'habitude de cacher une partie du corps, on l'érotise à outrance.

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Vendredi 8 mars 2013 à 17:26

Gualdtieri était un jeune Marquis passant ses journées à la chasse. Evidemment, cette vie idéale ne pouvait pas durer. Tout le monde l'emmerdait pour qu'il fonde une famille. Comme s'il pouvait mourir du jour au lendemain, ha !

Peut-être lassé par ce harcèlement, Gualdtieri céda sous la pression populaire et décida de philosopher en choisissant la fille d'un fermier pour épouse.
Et Griselda, puisqu'apparemment c'était son prénom, ne trouva pas de réponse plus adéquat que d'accepter.

Même si la noblesse de Gualdtieri ne l'aura pas empêché d'humilier en public la jeune femme déjà une fois, pour la forme.

Ainsi mariée au Marquis, la fille de fermier ne tarda pas à mettre au monde une fille, et quelques années plus tard un fils.
A chaque fois Gualdtieri estima qu'il valait mieux les tuer.
Et Griselda ne trouva pas de réponse plus adéquat que d'accepter.

Même si quand même, faudrait pas oublier que ce qu'on demandait au Marquis à la base, ce n'était pas d'avoir des gosses pour les jeter au fond d'un lac.

Toujours pas convaincu d'être suffisamment satisfait, Gualdtieri annonça à tout le monde qu'il avait obtenu du Pape le droit de répudier sa femme.
Et Griselda ne trouva pas de réponse plus adéquat que d'accepter.

Si même le Pape trouve qu'il y a à redire sur tout cela, alors autant retourner à la ferme.

Gualdtieri annonce donc qu'il se remariera avec une femme convenable, puisqu'il le doit, afin d'avoir un héritier digne de ce nom.
Et Griselda ? Et bien, comme d'habitude...

Et là même le petit peuple commençait à sérieusement s'indigner, parce que franchement faut pas déconner !

Le Marquis de Saluzzo demande à Griselda de s'occuper des préparatifs de son prochain mariage.
Et bien sûr, Griselda s'exécute.

Et même si le bon sens en aurait voulu autrement, on n'est plus à ça près.

Arrive donc la jeune fille de douze ans présentée comme la future Marquise de Saluzzo, accompagnée de son petit frère de six ans.
Et là enfin, Griselda demande au moins au Marquis d'être un peu plus sympa avec sa prochaine épouse.

Et quand bien même on pourrait faire durer le plaisir, Gualdtieri ne tient plus et sous couvert de délivrer une grande morale au monde sur la bonne façon de traiter les femmes, avoue enfin qu'il a menti sur le sort de ses enfants et de son mariage, et dévoile toute cette mascarade.

Texte détourné de l'œuvre moralement pas très claire de Giovanni Boccaccio, lisible dans le Décaméron.

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Dimanche 13 janvier 2013 à 16:05

Quand le gouvernement agite un projet de loi, disons au hasard une réécriture au sujet du mariage civil, c'est toujours pour attirer l'attention d'un peuple mécontant qui ira taper du pavé (comme en ce moment) pendant qu'il fait passer un gros bébé en coulisse que personne ne remarque.

Et ça marche à chaque fois.

Publié dans Hémorroïdes

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