Toute expression héritée du 19e siècle devrait être remise en question. Donc, pour toutes les personnes s'étant déjà demandé d'où vient le terme caucasien : c'est simplement un terme inventé par un anthropologue de cette période (qui a vu fleurir tant de chartes racistes qu'elle ferait passer Eric Zemour pour un porte-parole du politiquement correcte). Selon cet anthropologue, la chaîne du caucase pourrait bien être le berceau de l'humanité. Qu'on se base toujours sur la classification de ce monsieur dans l'administration nord-américaine est plutôt... cocasse ? Enfin, on ne va pas fustiger d'avantage « cette immense fosse à merde qu'est l'Amérique. »
Parce qu'ici, ce n'est guère plus éclairé. Cela fait trois ans que je vois presque au quotidien comment ma belle-mère élève son fils cadet. A trois ans et demi ce gamin est un fanatique des trains, tramway, bus, motos, voitures, et j'en passe. C'est normal pour un petit garçon me direz-vous. Bien sûr, c'est facile quand à chaque fois que le môme a le malheur de vouloir jouer avec un truc girly, sa grande sœur lui dit de ne pas le toucher parce que c'est pour les filles, et qu'on trie les cadeaux pour ne pas lui donner les jouets pour fille. J'en ai touché un mot une fois à ma belle-mère, qui a prétexté que si elle retirait le journal pour enfant à destination des petites filles, c'était parce qu'il était pour les fillettes plus âgées que son fils. Bien sûr... parce que tous les enfants de trois ans et demi savent lire, cela va de soit. C'est sans doute pour ça qu'elle lui donne les autres magazines. Et si je fais remarquer - lors d'une conversation (que je n'ai pas démarré) sur les rôles traditionnels et l'éducation que devrait recevoir le gamin pour devenir un homme - que les petites voitures ne sont pas un truc ancestral avec lequel les petits garçons ont toujours joué, ma belle-sœur me répond que « bien-sûr, avant ils jouaient avec de la terre ! » Quelque part, je doute qu'en disant ça elle évoquait les petit animaux à roulette en céramique de l'antiquité grecque.
Bref, tout ça pour dire que la ségrégation sexiste ne rendra pas définitivement l'âme en 2016 et c'est pas la Saint-Sylvestre à Cologne qui nous a démontré qu'ethnophobie et sexisme sont des trucs du passé. De nos jours, le mot racisme est employé pour tout et n'importe quoi, s'économisant de toute pertinence constructive, et le mot féministe est devenu une insulte, un peu comme intello il y a plus d'un siècle. Comment est-ce qu'on peut faire avancer les choses dans des conditions pareilles ?