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Lundi 24 août 2015 à 14:11

Vendredi 20 mars 2015. Je n'ose pas parler de la Journée mondiale du bonheur dans la colocation, parce que je sais que Jean-Jacques a des "idées noires". Ce matin là le ciel est gris. Des gens tentent malgré tout d'avoir un aperçu de l'éclipse solaire depuis leurs balcons. Le ciel s'assombrit, l'éclipse passe et finalement les nuages aussi, comme pour troller les parisiens qui auraient voulu profiter ce cette matinée unique.

Samedi, je passe une soirée agréable, seule avec Frédéric. Depuis mon hospitalisation en Novembre 2014 je reste enfermée à la maison, craignant les douleurs horribles pouvant survenir dans ma cage thoracique lors d'efforts physiques. Mais il me semble que ce soir là nous sommes partis ensemble chercher de quoi manger. Ce soir là, nous n'avons pas croisé Jean-Jacques.

Dimanche matin, je me lève de bonne heure pour donner à manger à Odin, et me recouche. Je ne saurais dire à quelle heure nous nous sommes finalement levé. Nous étions tous les deux sur le point de commencer une mission sur GW2 lorsque quelqu'un a frappé à la porte. Huguette, inquiète de ne pas avoir de nouvelle de son fils, est venue le voir. C'est à ce moment que j'ai commencé à avoir très peur. Ne prenant aucune once de courage, je l'ai laissé aller seule voir son fils à l'autre bout de la colocation. Un silence pesant passe, pendant lequel je me suis rassise à mon bureau aux côtés de Frédéric. J'en viens à me convaincre que tout va bien. Jusqu'à ce que je l'entende crier d'horreur.
Lorsque nous l'avons rejoins, Huguette criait qu'il était mort, qu'il s'était pendu. Je me souviens de la tête de Frédéric quand je lui ai demandé d'appeler un médecin. Il semblait vouloir me dire pourquoi faire ? Il est déjà mort, c'est trop tard pour un médecin, es-tu stupide ? Il a donc appelé les pompiers, qui lui ont demandé par téléphone de toucher le corps pour vérifier s'il était froid. Il l'était.
Je n'ai jamais autant voulu me recroqueviller dans un trou et disparaitre que lorsque, plus tard, la police était dans notre salon en train de décrire la scène au téléphone.

Je me souviens encore du son de sa voix lorsqu'il m'avait dit avec insistance, quelques jours avant : « J'ai envie de me pendre. Non mais vraiment. Physiquement. » et aussi de ma panique intérieure, parce que je suis la dernière personne avec qui parler de dépression. J'ai insisté ce jour là pour qu'il aille parler de ça avec un médecin pour se faire prescrire un anti-dépresseur, et qu'il n'annule pas le diner chez sa mère. Je lui ai dis maladroitement que la dépression est une chose maléfique qui te bouffe ton temps sur terre, et qu'il fallait "se remettre".
Pourtant, pendant le mouvement JE SUIS CHARLIE, il m'avait dit d'un ton un peu colérique que les gens travaillant au Charlie Hebdo étaient des connards (de mettre en danger les gens par leurs publications) et qu'il ne voulait pas se faire tuer (par des revanchards ethnophobes, son patronyme étant arabe)

Dans le salon, après la découverte de son passage à l'acte, j'entends que Frédéric et Huguette ne pensaient pas que cela arriverait, que c'était une surprise totale. j'ai l'impression d'avoir été la seule personne à craindre de retrouver un cadavre chez nous un beau matin, mais je m'étais convaincue qu'il ne pouvait pas se pendre dans cet appartement. Que c'était techniquement trop laborieux. Que les chrétiens évitent ce genre de sortie. Je me suis trompé.
Huguette affirme qu'il était harcelé par les créanciers. On ne peut que faire des suppositions quant à ses raisons. Je crois qu'il n'a pas supporté d'avoir dû fermer son agence artistique.

Publié dans Egologie

Mardi 13 janvier 2015 à 14:29

Qu'est-ce que ne pas avoir de veine ? C'est très littéral. C'est quand un aide-soignant doit s'y reprendre au moins trois fois pour planter une aiguille dans une artère. Tous les jours.

Donc, j'ai été séquestrée par des vampires pendant une semaine. Enfin, disons plutôt que j'ai été hospitalisée. Oh joie ! J'ai pu regarder la télé en long, en large, et en travers, mais surtout en différé. Et comme j'habite une ville atteinte de saturnisme (comme s'il n'y avait qu'une seule fusillade par an à Paris !) j'ai pu avoir la surprise de voir l'étendue de l'évolution d'une information d'un jour/d'une chaîne à l'autre. La veille, on parle sur la 6 d'une prise d'otages menée par deux hommes, l'un de 30 ans et l'autre de plus de 20 ans. Le lendemain, pour le même évènement, la 3 parlera de « deux jeunes de banlieue. »

Mais ça, c'était en Novembre.

Par contre, ces derniers jours les flics du coin n'ont vraiment pas eu de veine. Allégoriquement parlant.

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Mardi 28 octobre 2014 à 23:59


J'ai retrouvé mon livre NO KID en ouvrant un carton, alors que ma cousine de 19 ans vient d'accoucher.

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Lundi 27 octobre 2014 à 15:33

Alors que j'allais à l'école avec mon premier cartable Barbie, dans l'Essonne, ma curiosité allait bon train et je dessinai honteusement l'objet de mes interrogations, avant de cacher les preuves de ma déviance infantile sous le matelas.
Et puis un jour (il y a plus de vingt ans) j'ai demandé à mon oncle de me dessiner des couples en plein coït. Oh comme je me souviens de ce moment cocasse de mon enfance, j'étais si ravie que mon tonton accède à ma requête, qu'il ose braver ce tabou ! Ses dessins étaient tellement beaux que je lui en ai demandé plusieurs. Ce fut, l'espace de quelques temps, mon héro !

A présent, mon tonton rage contre la "sexualisation des enfants" en pointant du doigt les cours d'éducation sexuelle dispensés aux enfants de moins de onze ans.

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Photo tirée de la page facebook "Réveillez-vous enfin"

 

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Dimanche 30 décembre 2012 à 11:09

Elle a de longs cheveux noirs, dort nue et ne ronfle pas.
Elle sait faire ronronner le chat du bout des doigts.
Elle aime le cuir, surtout quand il est noir.
Elle ne dit jamais rien, ou peine à finir ses phrases.

Elle rage intérieurement et travaille brutalement.
Elle casse un nouveau manche à balais. Décidément !
Elle fait tout et moi je lève les pieds, peut-être honteusement.

Elle clôture sa quête interminable pour la journée.
Elle tentera une nouvelle expérience culinaire pour m'empoisonner.

 

Publié dans Egologie

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