En
faisant quelque recherches sur des dessins humoristiques dans le domaine
de la théologie (j'ai le droit, non?) je suis tombée sur ceci et j'ai (re)trouvé ce dissinateur:
Siné
Maurice Sinet est né en 1928 à Paris.
Il grandit dans un quartier de Pigalle, d'où proviendrait son esprit rebelle.
À quatorze ans, il gagne sa vie en chantant dans les cabarets la nuit et étudie le dessin et la maquette le jour à l'École Estienne. Il passa son service militaire en grande partie en prison, ce après quoi il commence à dessiner et fait des retouches sur les photos des revues pornographiques de l'époque. Il publie son premier dessin en 1952 et reçoit pour son recueil Complainte sans Paroles le Grand Prix de l'Humour Noir en 1955. Il devint ensuite dessinateur politique à l'Express, mais étant anti-colonialiste il suscita souvent la polémique pendant la guerre d'Algérie, et eu de nombreux procès. Il quitte donc l'Express en 1962 pour créer son propre journal Siné Massacre où il exprime tout son anti-colonialisme, anti-capitalisme, anti-cléricalisme et son anarchisme.
- Mai 1968: il fonde L'Enragé avec Jean-Jacques Pauvert.
- 1981: il rejoint l'équipe de Charlie-Hebdo avec sa rubrique Siné sème sa zone.
- 1981: Michel Polac fait appel à lui pour l'émission Droit de Réponse sur TF1.
- 1987: il passe à l'Événement du Jeudi avec Loup.
- 1992: il reprend sa rubrique à la reprise du nouveau Charlie Hebdo.
- 2004: il soutient la liste Euro-Palestine aux élections européennes de juin 2004.
Source
1991
Siné
Maurice Sinet est né en 1928 à Paris.
Il grandit dans un quartier de Pigalle, d'où proviendrait son esprit rebelle.
À quatorze ans, il gagne sa vie en chantant dans les cabarets la nuit et étudie le dessin et la maquette le jour à l'École Estienne. Il passa son service militaire en grande partie en prison, ce après quoi il commence à dessiner et fait des retouches sur les photos des revues pornographiques de l'époque. Il publie son premier dessin en 1952 et reçoit pour son recueil Complainte sans Paroles le Grand Prix de l'Humour Noir en 1955. Il devint ensuite dessinateur politique à l'Express, mais étant anti-colonialiste il suscita souvent la polémique pendant la guerre d'Algérie, et eu de nombreux procès. Il quitte donc l'Express en 1962 pour créer son propre journal Siné Massacre où il exprime tout son anti-colonialisme, anti-capitalisme, anti-cléricalisme et son anarchisme.
- Mai 1968: il fonde L'Enragé avec Jean-Jacques Pauvert.
- 1981: il rejoint l'équipe de Charlie-Hebdo avec sa rubrique Siné sème sa zone.
- 1981: Michel Polac fait appel à lui pour l'émission Droit de Réponse sur TF1.
- 1987: il passe à l'Événement du Jeudi avec Loup.
- 1992: il reprend sa rubrique à la reprise du nouveau Charlie Hebdo.
- 2004: il soutient la liste Euro-Palestine aux élections européennes de juin 2004.
Source
1991
Siné : " La religion rend les gens idiots "
Le dessinateur a longtemps cru en la révolution, mais jamais en Dieu. À 73 ans, il continue de "croquer" du curé.
Propos recueillis par Natasa Bosnjak
À travers vos dessins, vous avez notamment critiqué le clergé. Êtes-vous anticlérical ou profondément athée ?
La religion m'énerve. C'est de l'obscurantisme, ça rend les gens idiots. La soumission enlève le libre arbitre et impose des tabous. Je n'ai jamais cru en Dieu. Ça m'a toujours paru infantile. Mais ce n'est pas le fait que les gens croient qui m'énerve, c'est le prosélytisme, cette façon de nous faire partager des trucs saugrenus. Les curés, les rabbins, les ayatollahs inculquent des choses fausses aux enfants. La religion devrait être quelque chose de personnel.
Vous avez écrit, il y a une vingtaine d'années : " Si un jour j'écris mes mémoires, je pourrai les intituler "Y'a qu'en Dieu que je n'ai jamais cru". " En quoi avez-vous cru au cours de votre vie ?
J'ai cru un peu à tout. Je me suis longtemps bercé des idées de la révolution. Mais tous les idéologues m'ont déçu. Je me suis investi dans des causes perdues. L'anarchie, l'utopie, le communisme... Je n'y crois plus beaucoup. Je crois l'homme foncièrement mauvais, il a du mal à contrôler ses pulsions. Mais je pense qu'on peut quand même améliorer les choses.
La religion sert souvent à rassurer l'homme.
La mort vous fait-elle peur ?
Non. Le vide ne me fait pas peur. C'est normal qu'on devienne poussière. On naît, on meurt, c'est un cycle naturel. Je ne vois pas ce que Dieu vient faire là-dedans.
Il n'y a pas une seule religion qui trouve grâce à vos yeux ?
Je vois d'un meilleur œil les religions orientales, par exemple l'hindouisme. Je trouve amusantes l'idée de renaître et leur représentation des dieux. Je n'y crois pas, mais ça me choque moins. Et j'adore les gospels. Ce qui me plaît, c'est la façon dont chantent les noirs américains, pas l'aspect religieux.
Votre entourage est-il influencé par votre athéisme ?
Mes parents ne croyaient pas en Dieu, ma femme et mes enfants sont athées comme moi. Mes copains à Charlie Hebdo ne sont pas croyants non plus. Avec mon ami Jacques Prévert, on échangeait des cartes postales représentant des bonnes sœurs qui faisaient des cochonneries. Je n'ai qu'un bon copain croyant. Il est devenu musulman sur le tard. Il s'est mis à apprendre l'arabe, il prétend qu'il croit. Je lui ai dit : " Tu déconnes ? ", mais lui veut me prouver que je crois, moi aussi.
Vous êtes contre la religion, mais elle est très présente dans votre vie, à travers vos dessins...
J'ai également plein d'objets religieux chez moi. Une belle photo d'un mannequin habillée en bonne sœur, avec un Christ qui lui pend entre les seins. Et un coquillage de Lourdes, d'un mauvais goût exceptionnel. J'ai aussi un tableau du Christ à qui je m'amuse à mettre des moustaches. Quand les gens viennent chez moi, ça les choque. Moi, au contraire j'en rigole.
Propos recueillis par Natasa Bosnjak
À travers vos dessins, vous avez notamment critiqué le clergé. Êtes-vous anticlérical ou profondément athée ?
La religion m'énerve. C'est de l'obscurantisme, ça rend les gens idiots. La soumission enlève le libre arbitre et impose des tabous. Je n'ai jamais cru en Dieu. Ça m'a toujours paru infantile. Mais ce n'est pas le fait que les gens croient qui m'énerve, c'est le prosélytisme, cette façon de nous faire partager des trucs saugrenus. Les curés, les rabbins, les ayatollahs inculquent des choses fausses aux enfants. La religion devrait être quelque chose de personnel.
Vous avez écrit, il y a une vingtaine d'années : " Si un jour j'écris mes mémoires, je pourrai les intituler "Y'a qu'en Dieu que je n'ai jamais cru". " En quoi avez-vous cru au cours de votre vie ?
J'ai cru un peu à tout. Je me suis longtemps bercé des idées de la révolution. Mais tous les idéologues m'ont déçu. Je me suis investi dans des causes perdues. L'anarchie, l'utopie, le communisme... Je n'y crois plus beaucoup. Je crois l'homme foncièrement mauvais, il a du mal à contrôler ses pulsions. Mais je pense qu'on peut quand même améliorer les choses.
La mort vous fait-elle peur ?
Non. Le vide ne me fait pas peur. C'est normal qu'on devienne poussière. On naît, on meurt, c'est un cycle naturel. Je ne vois pas ce que Dieu vient faire là-dedans.
Je vois d'un meilleur œil les religions orientales, par exemple l'hindouisme. Je trouve amusantes l'idée de renaître et leur représentation des dieux. Je n'y crois pas, mais ça me choque moins. Et j'adore les gospels. Ce qui me plaît, c'est la façon dont chantent les noirs américains, pas l'aspect religieux.
Mes parents ne croyaient pas en Dieu, ma femme et mes enfants sont athées comme moi. Mes copains à Charlie Hebdo ne sont pas croyants non plus. Avec mon ami Jacques Prévert, on échangeait des cartes postales représentant des bonnes sœurs qui faisaient des cochonneries. Je n'ai qu'un bon copain croyant. Il est devenu musulman sur le tard. Il s'est mis à apprendre l'arabe, il prétend qu'il croit. Je lui ai dit : " Tu déconnes ? ", mais lui veut me prouver que je crois, moi aussi.
J'ai également plein d'objets religieux chez moi. Une belle photo d'un mannequin habillée en bonne sœur, avec un Christ qui lui pend entre les seins. Et un coquillage de Lourdes, d'un mauvais goût exceptionnel. J'ai aussi un tableau du Christ à qui je m'amuse à mettre des moustaches. Quand les gens viennent chez moi, ça les choque. Moi, au contraire j'en rigole.
Extrait du livre :
Les cinglés du whisky
de Christian Nughe.
Illustrations de Siné
Éditions Hermé.