Il parait que l'avortement est un crime.
Sa légalisation une participation à un odieux génocide....
Il y a des lois précisant à partir de quel stade on ne peut plus tuer un fœtus, étant devenue trop proche de l'être humain. Mais trouver la limite qui sépare l'Homme d'une boule de chaire en formation ça parait absurde. Génétiquement c'est toujours un Homme, et pour les amateurs d'âme, on doute que celle-ci ne s'y loge qu'à partir d'un stade déterminé de la grossesse.
J'ai plutôt tendance à croire qu'on ne naît pas Humain, et que tout le monde ne le devient pas. Parfois même il arrive que certaines personnes perdent ce statu.
Mais il est vrais que d'un autre coté, on assassine un être humain qui n'a rien fait. Beaucoup de personnes préféreraient à l'expulsion d'un corps à un stade peu avancé de son développement le savoir né sous X, et imposer ainsi une grossesse à une femme ressentant celle-ci comme l'occupation de son corps par un alien, lui imposer les risques médicaux que cet état peu provoquer, imposer le risque d'une rupture familiale, du traumatisme de l'abandon après la naissance et j'en passe.
Toujours est-il qu'on tue quelque chose. Et tuer, comme vous l'avez sans doute tous assimilé via différentes politiques d'éducation civique ou morale, c'est mal. On tue aussi des porcs, des hamsters, des chiens, des zèbres, etc. La liste de ces animaux bien plus doués de conscience qu'un fœtus est longue. Mais un amas de chaire considéré comme un parasite par les personnes qu'on veut obliger à le garder, c'est tellement plus important. C'est une question d'éthique qui prend parfois racine dans une idéologie religieuse.
Les codes de conduite mystiques, qui mettent d'un côté le Bien, et de l'autre le Mal. Et c'est par cette simple conception du monde que des militants partent en guerre contre les profanes en traumatisant des écoliers par la diffusion de films bidouillés montrant une écographie d'avortement joyeusement nommé « le cri Silencieux », en assassinant des médecins, en diffusant des propagandes étranges, comme par exemple la diffusion des photos d'un fœtus découpé lors d'un avortement, en précisant que si la mère bénéficie d'une anesthésie locale, l'enfant profite pleinement des sensations de son exécution. Voilà ce qui est dit, qu'on fait souffrir un être humain innocent, même si un simple verre d'alcool peut saouler ce fœtus, l'anesthésie locale, elle, n'a à leurs dires aucun effet sur lui…
Et toute cette campagne au nom de lois, quitte à passer outre d'autres lois un peu plus inscrites dans des textes officiels. Mais la religion nous a donné l'habitude de la voir entretenir les paradoxes, au-delà de défendre le droit à la vie et la peine de mort, au-delà de défendre comme véridiques et incontournables les paroles de leurs livres sacrés sans cautionner sur terre tout ce qui y est pourtant écrit.
La religion, enfin ça dépend laquelle, parle d'un libre-arbitre laissé aux hommes. Je ne sais pas à quel sujet, en tout cas pas à celui-la, car les hommes se laissent peu de libre arbitre entre eux, et se retiennent difficilement d'imposer leurs principes moraux aux autres. Et parfois ils n'ont même pas à se retenir, la tolérance faisant place à la loi que la morale religieuse a su imposer.
Heureusement pour ces idéologies, les principes religieux s'encrent bien souvent dans la législation laïque. Mais entre reconnaître tous ensemble que le meurtre est nocif à la société, dénoncer le non respect des droits de l'homme, dire par une argumentation poussée que fumer c'est bien et construire une juridiction protégeant un fœtus à partir du « droit à la vie » il y a un beau bordel de paperasse juridiques écrites par des êtres humains plus ou moins allumés.
En France, nous n'avons pas le droit de nous faire stériliser. C'est une loi de vichy qui considère cet acte comme une mutilation sexuelle. C'est compréhensible. On peu tout à fait voir la chose comme ça. L'état fait des lois pour protéger la population, des lois qui sont donc plus ou moins compréhensibles… mais sont-elles justes ?
Concrètement la pénalisation de l'avortement, si elle a par exemple pour but d'augmenter la démographie de son pays, est bien hypocrite. Les femmes qui voudront avorter iront à l'étranger ou pratiqueront un avortement fait maison au risque de leurs vies, et l'avortement n'a jamais été une cause de baisse des naissances dans un pays. L'avortement, tout comme la contraception, n'empêche pas la venue au monde des futurs contribuables. Cela permet avant tout de choisir un moment plus propice à leurs venues dans l'environnement familial. Si vraiment un gouvernement veut faire proliférer le nombre de naissance dans son pays c'est par une politique adaptée qu'il y arrivera, et pas en pénalisant ceux qui ne peuvent pas assumer les volontés de l'état, se soumettre à la morale d'une église, ou qui ne veulent tout simplement pas faire d'enfant.
Prendre les gens pour du bétail est immoral et donc injuste. L'injustice dans la loi est inacceptable. C'est un principe philosophique basé sur le fait qu'un être humain ne peut être utilisé au profit d'un autre. Selon cette même logique un acte sexuel est immoral. La seule solution que Kant a apporté à cette idée est le mariage, hors le mariage est un contrat destiné à produire. Comme quoi bien souvent la morale est à coté de la plaque. Et si les discours anti-avortement s'attache à l'éthique, ils sont tout aussi injustes.
Que je sois un homme ou une femme, je n'ai pas le droit de me faire stériliser dans mon pays. J'ai tout de même (encore) le droit d'utiliser des méthodes de contraceptions. En cas de grossesse non désirée, je peux bénéficier d'une IVG si je n'ai pas pris de pilule du lendemain, ou de pilule abortive. Mais si je ne veux vraiment pas être enceinte. Ne jamais l'être. Je suis condamnée par la législation à utiliser des méthodes contraceptives jusqu'à la fin de ma ménopause. Ou à l'abstinence. La deuxième option est nettement plus économique mais source de frustration malsaine.
Et si j'étais un homme, je n'aurai pas non plus le droit à la stérilisation, je devrais avoir la plus grande confiance en mon préservatif ou en la méthode de contraception de ma partenaire. Celle-ci peu aisément m'abuser en matière de grossesse. Si je ne veux pas d'enfant avec elle, elle l'aura quand même. Si c'est le contraire, c'est toujours elle qui décide. L'injustice, c'est que si l'avortement est libre, on n'impose pas d'enfant à une femme, mais elle peut en imposer à un homme. Même solution, le préservatif toujours solidement arrimé ou l'abstinence.
Bien entendu, on ne va pas obliger une femme à avorter parce que le père ne veut pas l'être, ni interdire à une femme d'avorter pour rétablir la balance, cela n'abolirait pas le fait qu'il y ai une injustice.
Grandir dans l'idée qu'on n'a pas été désiré est une torture psychologique qui ne devrait pas exister, tout comme vivre sans connaître ses origines. L'existence de la contraception et de l'interruption volontaire de grossesse est pour un enfant mis au monde un bienfait. Dans notre société, même si une mère, car cela existe, met en doute le fait qu'elle ait désiré l'être, nous savons qu'elle a fait un choix, et qu'il y a peu de chance qu'on l'ait fait à sa place, comme cela est le cas dans bon nombre de pays.
La légalisation de l'avortement, tout comme l'accès à la contraception est pour beaucoup d'êtres humains quelque chose d'illégitime et d'immoral. L'abstinence face à la volonté de ne pas donner la vie semble d'une logique incontestable dans un monde où on aime réduire la sexualité à une fonction procréatrice. On fait ainsi une négation de ce qu'est la sexualité chez l'espèce humaine, considérant par exemple le mariage comme un contrat de procréation., et faisant par la même occasion de l'homosexualité une aberration de la nature.
Poussons la logique : dans un monde où l'amour, le sexe et le mariage doivent obligatoirement conduire à l'enfantement, les unions improductives finiraient par êtres annulées au bout d'un temps déterminé par nos fascistes du droit à la vie.