Une éthique pacifique profondément ancrée dans bon nombre de personnes les font se révolter contre le fait de s'attaquer aux points négatifs de ce monde incarnés dans les défauts des êtres humains. Après le constat de la pure méchanceté exercée sur ces pauvres bougres, une question résonne au plus profond de leurs âmes : « pourquoi ? » Comme par exemple dans les questionnements existentiels d'un blogueur dont je garderai l'anonymat : Pourquoi faire tout un blog pour simplement conclure sur le fait que l'homme est un con? Pourquoi n'aurait-il pas le droit d'être un con? Et de ne pas s'assumer? Ou bien de s'assumer d'ailleurs (mais souvent il s'assume pour mieux cacher l'évidence que c'est réellement un con!)? Je vais me faire une joie de répondre à ces questions qui me rappellent la naïveté émouvante d'un enfant en bas age sorti tout droit d'un dessin animé.
Cependant un point épineux est à éclaircir. La définition du con est assez vague, dans le sens où nous en avons plusieurs, le terme con désignant bon nombre de cas. De quel con parlons-nous ici? Et bien pour faire large, simplement du con ayant un défaut à corriger pour rester digne (ou du moins le devenir)
Faire tout un blog consacré à dénoncer la connerie humaine, c'est vouer son temps à cette cause, croyant que cela est important de mettre le doigt sur les imperfections de ce monde. Depuis des siècles l'Homme s'évertue à mettre en évidence les vices et autres défauts humains, et n'en fini jamais. Des textes antiques, mythes métaphorisant l'humain, maximes et autres fables en passant bien évidemment par les caractères de La Bruyère jusqu'aux centaines de textes sur les travers humains qui paraissent encore aujourd'hui, on ne peut que se rendre compte que dénoncer ces vices et ces imperfections représentent une quête importante pour l'Homme. Pourquoi ? Et bien, comme l'ont expliqué bon nombre d'auteurs avant moi, refléter au monde sa laideur est supposé l'aider à se corriger. Diagnostiquer une maladie a pour but de soigner si vous préférez, car dans la laideur on use le plus souvent du maquillage, qui le plus souvent ne fait qu'empirer les choses chez celui qui le porte, il n'en reste pas moins laid sous ses artifices.
Et comme l'explique La Bruyère d'entrée sur son œuvre, il rend au public ce que celui-ci lui avait prêté (pour la phrase exacte allez voir par vous-même)
L'Homme a depuis toujours une vision très égocentrique de lui-même. Il se considère comme une espèce supérieure, intelligente, digne, etc. L'Homme a pour devoir envers lui-même de toujours s'élever vers la perfection, même s'il ne l'attendra jamais, car c'est dans son perfectionnement que l'Homme mérite le plus ses louanges qu'il fait au genre humain, tout comme l'Homme n'est libre quand dans un processus de libération. Alors que certains s'évertuent à devenirs Homme, d'autres pataugent dans la fange se satisfaisant de ce qu'ils sont, c'est-à-dire des êtres emplis de qualités illusoires les rassurant sur leurs conditions. Et par effet de masse, sapent le profile de l'humanité, qu'ils ont déjà pour une parie assimilé comme répugnante car une bonne partie de cette masse s'est entrepris à la saillir, comme l'avancée du nazisme, qui rappelons-le ne fut pas l'affaire d'un seul homme, mais de toute une masse de cons. Personne ne naît aussi con qu'il le devient. Combattre la connerie c'est sauver l'Homme au sens le plus noble du terme. Cette intolérance envers elle, ne laissant pas les cons libres d'être cons, œuvre pour le bien de l'humanité.
Un con doit se reconnaître en tant que con afin d'accepter un état déplorable, tout comme un malade doit savoir qu'il l'est avant d'entreprendre le nécessaire pour aller mieux. Si comme l'homme atteint de sida qui ne peut venir à bout de sa maladie, le con ne peut se sortir de sa connerie, il peut néanmoins après en avoir pris conscience faire attention aux effets de celle-ci. Connaître ses défauts est essentiel pour les maîtriser. Quelqu'un qui sait qu'il a des faiblesses dans un domaine fera plus attention à ce qu'il fait lorsqu'il s'adonne à la chose. Pourquoi l'élève doit-il savoir accepter la critique ? Déjà pour voir ce qu'il fait sous un autre regard et s'adapter si besoin. Une fois de plus, dis toi que c'est pour ton bien.
Le con qui n'a fait que reconnaître sa connerie auprès des autres, qu'il soit conscient ou non de celle-ci, ne fait que justifier sa conduite pour continuer à barboter dans sa propre médiocrité avec un air ignare. « Oui je suis con, et alors ? » pourra-t-il dire narguant le monde entier du haut de son trou. Et alors ? Et bien nous sommes en face du cas le plus pathétique qu'on puisse trouver d'un quelconque défaut humain. Cela ne mérite pas plus de réflexion.
Pourquoi ne pas laisser l'Homme patauger en paix dans sa stupidité ? Et bien c'est par ce même élan charitable qui fait s'apitoyer sur le crétin persécuté au sujet de son imbécillité qu'on lui expose sa stupidité [Prenons un exemple simple de la vie courante des adolescents : Une jeune fille n'ayant pas encore la maîtrise de son corps et surtout de son cycle menstruel vient soudainement d'avoir ses règle, tel un tsunami de sang allié aux résidus de sa paroi utérine sur sa culotte hello kitty. Cette jeune fille se retrouve donc décorée d'une immense tache explicite liant son anatomie à sa chaise de cours, mais ne s'est encore rendue compte de rien, tellement elle était absorbée par ses exercices de math… Il est dit que le ridicule ne tue pas, pourtant lorsque celle-ci se lève pour aller se pavaner dehors à la pause d'un quart d'heure exposant son état physiologique à tous, est-il mieux de lui faire remarquer sa position désavantageuse vis-à-vis du monde qui l'entoure ou bien fermer sa gueule jusqu'à ce qu'elle s'en aperçoive toute seule bien longtemps après que tout le collège soit au courant, et qu'elle soit surnommée « flaque » jusqu'à la fac ?] Dénoncer une faille chez quelqu'un, c'est d'abord lui rendre service.